Avez-vous déjà dû faire face au « silence organisationnel » ? Une situation courante au sein des entreprises, qui s’exprime habituellement lorsque des informations nécessaires et accessibles ne parviennent pas à remonter jusqu’à ceux en charge des décisions stratégiques.

 

Le fonctionnement du silence organisationnel : 

Avant tout, le silence organisationnel constitue le noyau de la vie d’une entreprise. Plus précisément, il est le liant entre tous les membres de la structure. Il interfère dans leur intégration, leur socialisation ainsi que la transmission des compétences et pratiques présentent au sein de l’entreprise.

La morale et les valeurs de l’entreprise se transmettent également par le silence organisationnel qui entendu, est parfois plus parlant qu’une charte relatant le fonctionnement, la stratégie ou encore les objectifs de la société.

Les répercussions de ces silences sont multiples, aussi bien en termes de productivité que de risques psychosociaux. Pour l’entreprise, on parle de risques industriels, de fautes, de turnover accrus, voire de crise interne et de baisse de l’innovation

Concernant les employés, on pense à une chute de performance et de motivation qui peut engendrer un manque d’estime de soi incluant parfois stress, dépression, ou sabotage.

À l’inverse, si on y prête attention, le silence organisationnel peut également être une ressource pour l’entreprise et mettre en lumière ses succès.

Les aspects du silence organisationnel :

Il existe premièrement le silence « indécis ». Il s’exprime lorsque les membres d’une entreprise sont en désaccord avec un ou plusieurs aspects de l’institution, mais hésitent entre prendre la parole auprès des cadres supérieurs ou se taire. Cela s’explique par la peur de ne pas être entendu ou encore de subir des réprimandes et d’engendrer des conflits.

De façon similaire, le silence organisationnel peut avoir une forme « solidaire ». En effet au sein d’une équipe, certaines personnes préfèrent ne pas exposer une erreur ou un disfonctionnement causé par l’un de leurs collaborateurs pour ne pas le mettre en porte- à-faux et conserver une bonne entente au sein de l’équipe.

A l’opposé, il existe également une forme de silence « opportuniste » ayant pour but de nuire ou de prendre l’avantage sur autrui. Dans ce cas, un membre de l’équipe gardera volontairement pour lui une information nécessaire à l’entreprise afin d’en tirer profit quitte à nuire au bon fonctionnement de son cadre de travail.

Enfin, le silence causé par la « résignation » pousse certain à ne pas s’exprimer, convaincus que parler ne fera pas évoluer la situation.

Deux collaborateurs qui travaillent devant leur ordinateur. Ils n'ont pas de bouches

Les différents facteurs pouvant causer le silence organisationnel en entreprise

L’organisation et la culture de l’entreprise sont des piliers qui mal établis pourront aisément mettre en péril le climat d’un écosystème. Tout comme l’attitude et la disponibilité des cadres envers leurs équipes.

Hors du cadre de travail, les aspects culturels nationaux peuvent accentuer le rapport à l’incertitude et l’individualisme. Le contexte sociétal global hors de l’entreprise tel que la protection des salariés et le marché du travail, peuvent également inviter le silence organisationnel au sein d’une structure professionnelle.

 

 

Lorsque la présence du silence organisationnel devient trop pesante pour les membres d’une entreprise, il peut arriver qu’ils se mobilisent pour par exemple protester contre une loi liée au travail, en se mettant collectivement en grève.

Chaque membre d’une institution peut aussi être la source d’une forme de silence organisationnel, de par leur vie personnelle ou leur manière de gérer leurs émotions. Le niveau d’engagement au travail, le rapport aux représentants de l’autorité ou encore l’identification à l’entreprise et à la profession peuvent également être des facteurs.

Un individu extra-sensible au changement pourrait par exemple avoir tendance à causer des formes de silence organisationnel au sein de son équipe, si un changement radical venait à perturber son environnement de travail habituel.

Utiliser le bruit pour détecter le silence 

De façon similaire au vide absolu, le silence absolu n’existe pas. Le bruit est d’ailleurs le fondement d’une organisation. En opposition avec le silence qui peut parfois crisper le bon fonctionnement de celle-ci en introduisant la peur ou encore la résignation. Ainsi des minorités sont parfois amenées à se taire pour diverses raisons. Une étude sur le sujet nommée « Silence Fails » a d’ailleurs révélé que le silence organisationnel provoque l’échec de 85 % des projets.

 

Le bruit sous n’importe quelle forme (échange avec un collègue, courrier, note, rapport) peut faire office d’information et ainsi déceler un silence qui cache des maux. Sachant cela, il est essentiel pour les dirigeants de rappeler à leurs équipes, les valeurs, procédures et objectifs de l’entreprise, pour permettre de corriger certains agissements maladroits ou déviants. De cette façon, le silence organisationnel sous sa forme bénéfique pourra continuer son travail de socialisation et de transmission de manière plus productive.

 A l’inverse, si les conflits sont trop conséquents, la violence du bruit peut devenir un signal d’alerte. Dans ce cas de figure, le silence organisationnel disparaît instantanément le temps que la crise soit résolue.

Ce que l’on peut conclure

Le silence quel qu’il soit est un excellent indicateur du « bien-être » d’une entreprise si on prend le temps de l’écouter. L’idéal serait de l’analyser de la façon la plus constante possible, car non pris en compte, il peut devenir un poids dont il sera difficile de se défaire psychologiquement et économiquement. 

En revanche, si on parvient à interpréter les messages contenus dans le silence, il peut être une vraie ressource pour les dirigeants. Il est une forme de richesse indispensable aux entreprises pour le maintien de son cadre professionnel mais aussi pour prendre la mesure du ressenti de ses membres et collecter de l’information stratégique. Par ailleurs, sa maîtrise assure la préservation des relations interpersonnelles.

Le silence est parfois nécessaire autant pour les entreprises que pour les employés. À vous désormais d’écouter, d’interpréter et de briser le silence quand il le faut ! 

WIT PARTNERS

 

Sources à lire :  

https://www.focusrh.com/tribunes/ce-que-murmure-le-silence-dans-l-entreprise-par-patrice-cailleba-29200.html 

Ce que disent les « silences organisationnels » de votre entreprise

 https://www.praeconseil.com/le-silence-organisationnel/

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