
Jean arrive sur son lieu de travail légèrement tendu, il reçoit un candidat pour le poste de conseiller bancaire. Sa fonction de manager l’amène à recruter régulièrement mais il manque de temps et d’autres tâches l’attendent…
La veille, un candidat a retenu son attention et lui a fait bonne impression mais …pas plus que cela; aussi espère t-il que cet entretien sera le bon pour clôturer au plus vite cette session d’embauche.
Il s’installe avec son café, le téléphone sonne, le secrétaire lui annonce déjà l’arrivée du candidat. Mince, il n’a pas le temps de finir sa boisson…
Il accueille le candidat sans lui serrer la main… nouvelle règle sanitaire oblige.
Le masque ôté, il voit enfin son interlocuteur derrière la paroi de plexiglass. Celui-ci transpire un peu, il le sent stressé; il observe la position de ses mains, les paumes posées à plat sur la table, sa tenue est bien droite, figée contre le dossier.
« Bonjour Monsieur Duval nous allons commencer cet entretien, j’aimerais que vous me présentiez votre parcours et votre motivation à venir rejoindre notre entreprise ».
La présentation du candidat achevée, Jean pose une question qu’il affectionne particulièrement : « Et si vous deviez nous quitter, quelle en serait la raison ? ». A cet instant, il observe un léger rictus sur la lèvre du candidat, qui écarquille les yeux. Jean est content d’avoir déstabilisé son interlocuteur pour sonder ce qu’il a « dans le ventre ».
Le candidat regarde à droite, marque un temps d’arrêt, ce qui est bien normal après une question de ce type, puis d’une voix saccadée, il répond dans un débit un peu accéléré: « Ce serait si ma femme était mutée à l’étranger ».
Jean apprécie la capacité de son interlocuteur à s’être maitrisé, ce candidat est le bon! Il sourit intérieurement, passe la main dans ses cheveux et pousse un léger soupir de soulagement.
Axel s’est levé de très bonne heure ce matin, il passe aujourd’hui son entretien d’embauche pour un poste de conseiller bancaire. Sur tout le trajet, il se répète que tout va bien se passer. Arrivé au siège de la banque, un secrétaire l’installe dans une pièce; une plaque de plexiglass est installée sur le bureau. Le recruteur arrive, Axel enlève son masque et le salue.
Il sent une chaleur l’envahir, ses mains sont moites, il transpire. Il essaye de se calmer en posant ses mains bien à plat sur la table et en redressant son dos; il se concentre quelques instants sur sa respiration…la confiance revient, il sent une détente musculaire quand le recruteur lui demande de se présenter.
Le recruteur l’écoute puis marque un temps d’arrêt, il lui demande à présent quelle serait la raison d’une démission de sa part ?
Axel sent son cœur palpiter, il a du mal à déglutir et soudain très chaud…que va-t-il pouvoir répondre ?… Il s’était préparé à tout, sauf à cette question…
Il ne veut pas dire la vérité….la raison principale serait pour lui une rémunération plus avantageuse ailleurs…et puis d’un seul coup, il pense à sa femme. Il respire profondément et répond calmement qu’il partirait de l’entreprise si sa femme était mutée dans un autre canton.
Il voit son interlocuteur soupirer, il commence à douter de sa réponse mais bon….il est trop tard, les dés sont jetés.

Les émotions comme la peur ou le dégoût permettent aux personnes de se protéger.
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Elles nous avertissent face à une situation dangereuse; ainsi, on pourra par exemple se mettre à courir très vite pour échapper à un obstacle ou danger. La joie ou la tristesse nous permettent quant à elles de nous intégrer à un groupe car l’homme vit en communauté. Dans la vie sociale il est donc utile et important de déchiffrer une émotion sur le visage des personnes qui nous entourent afin d’adapter notre comportement et mieux communiquer avec elles.
Dans l’étude des émotions universelles, Paul Ekman est l’un des pionniers. Il a recensé et analysé tous les muscles du visage qui travaillent lorsque l’on exprime une émotion. Les micro-expressions qui en résultent sont la traduction de l’émotion que nous ressentons à un instant T. Elles durent une fraction de seconde.
Comment le cerveau détecte t-il l’émotion chez l’autre ? Dès les cents millièmes de secondes, le circuit électrique du cerveau s’active intensément à la détection d’une émotion. Le cerveau conscientise ensuite celle-ci. On détecte ainsi les émotions bien avant d’en avoir conscience.
Concrètement, une image, un visage, un son, un goût ou un toucher stimulent le thalamus.
Celui-ci sert de gare de triage dans le cerveau. Ce dernier envoie l’information vers la zone spécialisée du cortex qui va la traiter. En parallèle, le thalamus envoie l’information vers une amygdale, sorte de « gendarme » qui détecte les évènements nouveaux. Les amygdales se trouvent dans l’hippocampe qui joue un rôle central dans la mémoire. Les données sont dirigées vers l’hypothalamus, zone de contrôle du système nerveux autonome, celui qui commande les réflexes vitaux de l’organisme comme le battement du cœur, la respiration, l’éveil. Les effets de l’émotion se répercutent alors dans le corps.
Revenons à notre situation d’embauche, inspirée par une expérience vécue et illustrée par Jean et Axel.
Jean (le recruteur) a repéré immédiatement le stress et la surprise d’Axel (le candidat) aux signes de la transpiration, une position droite dans le contrôle, sa déglutition répétée et le débit de sa voix troublée. Il a voulu tester la gestion du stress de son interlocuteur et a perçu chez lui une bonne maitrise de soi, qualité attendue pour le poste de conseiller bancaire, qui devra supporter la pression des objectifs à atteindre.
Axel, quant à lui, a réussi à maitriser son stress en s’adaptant à son interlocuteur afin de trouver une réponse recevable à la question posée ;il n’a cependant pas perçu le petit sourire de satisfaction qui n’a duré qu’une fraction de seconde sur le visage de Jean, lors de sa dernière réponse. Il n’a pas non plus repéré la détente corporelle et le soulagement de Jean, exprimé par son geste dans les cheveux. Il aurait sinon été plutôt rassuré par le visage détendu du recruteur, qui pense avoir trouvé son futur collaborateur.
Selon les experts de Synify,
le centre de formations (certifiées par l’association LNV Swiss en langage non verbal), spécialisé dans le domaine des sciences humaines, « Il est utile de comprendre que les expressions faciales sont la conséquence directe du ressenti des émotions (système limbique), respectivement des pensées (néocortex). Il est possible de mesurer la congruence des expressions en lien avec les propos d’un candidat, mais il ne sera aucunement possible d’affirmer que ses propos répondent avec authenticité à de réelles intentions professionnelles. Les incongruences observées pourront cependant être utiles pour reformuler une question ou réorienter l’interaction. Il est important de considérer qu’un candidat n’est jamais sincère dans un entretien, et c’est normal ! Le contexte l’oblige effectivement à adapter ses réponses (parfois même tricher ou exagérer) pour obtenir l’adhésion du recruteur. L’enjeu d’un engagement est suffisamment conséquent pour déclencher une attitude dite de séduction (soit se montrer sous son meilleur angle) ».
L’analyse des micro-expressions s’avère donc efficace lors d’un entretien d’embauche, en complément d’autres éléments contextuels dont il faut tenir compte bien entendu.
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